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La fin du monde c'est sur ILV
11 septembre 2010

Vingts minutes avant la fin du monde

La lettre de Jean                  
       

Par Henri Lesdiguières


Par Fredleborgne    

                                                
Par Henri Lesdiguières

 

Par Fredleborgne

En première lecture si je lis les lignes d'hystérésis qui parcourent encore la lectrice naïve d'après la fin des temps, j'ai trouvé aussitôt l'idée originale, ou plutôt le ton, dans son rapport à cette idée de fin du monde si galvaudée.

Pas de panique, on dirait que ça se passe tous les jours, ou bien que l'on s'est entraîné en simulation bien avant, comme si ça ne surprenait plus personne, la fin du monde, et en même temps on est content de pouvoir assister à ça en buvant une bière et en donnant le denrier flan à minou.


Il y a quelques flash d'humour qui valent bien une soucoupe volante. Quelques pararites cependant dans les ressucées lithurgiques sur dieu, qui apparaît comme un fantôme pas très intégré à l'action : son entrée en scène se fait pour ainsi dire dans les lignes, ce qui est dommage, il ne fait pas très original dans le paysage, et surtout ne s'accorde pas avec le ton du texte, qui selon moi aurait dû traiter dieu d'une autre façon; ou bien c'est moins le ton qui n'encaisse pas le coup, que la façon dont il se ramène, dieu, façon moins bonne par ex que la mort prématurée de Jonnhy, mort avant le clou du spectacle de la fin de tout, et qui sans doute ne peut pas se désoler et se morfondre dans sa tombe pour avoir raté ça.


Donc son entrée en scèn, de Jonnhy (l'homme du spectacle qui rate le spectzacle de la fin), fonctionne bien, contrairement à celle de dieu, qui fait comme un encart dans le texte, comme si on était obligé de le mentionner, ou de lui faire dire quelque chose comme ça par la bouche du narrateur.


Ensuite après dieu hélas on nous parle d'un petit président, et c'est dommage, car ça recadre la nouvelle dans la grisaille d'un pays particulier, avec ma foi une attaque facile, alors qu'au début de la Nouvelle on est dans un pays imaginaire qui pourrait être n'importe où, comme une anticipation de l'apocalypse. Et ça, ça fait du bien au lecteur, je veux dire, cet imaginaire là qui n'a plus de pays.


Moi cette histoire de président me rappelle trop un paysage qui n'est pas plus intéressant qu'un autre; du coup, alors que j'avais pris mon vol avec le texte, j'aterris dans la banalité quotidienne avec l'auteur qui soudain met la pression, bouscule le narrateur et parvient jusqu'à moi pour me rappeler que ce n'est pas n'importe quel monde qui finit, mais non, nous sommes en France, et du coup, le lecteur a l'impression que le monde n'est pas fini si l'on est à NY ou à Zürich, ce qui est dommage pour la fin du monde.


Il y a une sorte de déception, de lire qu'en fait cette fin du monde ne concerne que quelques privilégiés, les mêmes qui ont eu la chance de lire Fred LB sur ILV.


Le monde sur sa fin se referme en cercles concentriques jusque sur Frédéric M que tout le monde reconnaît sans le dire, et du coup, bon, on se sent concerné, mais réciproquement le texte qui avait décollé en soucoupe finalement s'écrase en bagnole, mais pas exactement dans le monde virtuel (bel endroit en effet pour finir le monde) mais sur ILV, où le virtuel est devenu trop familier avec les habitués. Du coup le lecteur lambda qui planait agréablement, sort du jeu, ou du moins il sent qu'on l'a sorti, sinon d'ILV et du texte, mais au moins de sa lecture.


On dirait que le texte avec sa différentielle de départ (ton/theme) n'a pas trouvé sa force de libération, ou bien que l'idée de départ était trop lourde pour l'auteur, qui ne s'est pas tenu à la hauteur de ses intentions, pour ainsi dire rattrapées par l'actualité parisienne, qui décidément semble être un trou noir pour nous sauver de la fin par une infinie et redondante critique, comme si on ne pouvait plus rien écrire sans le critiquer, et par conséquent comme s'il n'existait rien d'autre au monde qui méritât de finir.


Ce qui par contre passe bien au début, c'est cette idée somme toute possible que la fin du monde pourrait être annoncée sans créer ne serait-ce qu'un embouteillage, et là c'est fort parce que ça efface d'un coup tous les films catastrophe, et surtout, c'est vécu comme un spectacle, mais pas des plus gros (puisqu'on ne pourra faire mieux depuis la fin annoncée de Jonhy donné pour déjà décédé), mais vécu finalement à la TV, ce qui laisse entendre que les  spectateurs vivent dans un monde au-delà du spectacle, tellement ils sont blasés.


On peut même se demander si en fin de compte ce n'est pas le spectacle du monde qui leur est devenu indifférent, ou bien si c'est la fin du monde elle-même, ou bien la fin du spectacle avec le monde.


Il vient par exemple à l'esprit certaines idées, puisque par ex on imagine assez bien, curieusement, ce spectacle de la fin du monde, à la TV, durer encore après la fin du monde; cette idée saugrenue mais somme toute pensable (donc avec une réalité plausible) qu'il y aurait encore des images du monde après la fin du monde, mais sans plus de spectateurs pour les regarder.


Bref je trouve que le foisonnement d'idées, plus intéressantes et baroques les unes que les autres, et produites par le contraste entre un tel sujet galvaudé et le ton du narrateur, donc que ce foisonnement, voire cette jubilation retombe même avant la fin du parcours, alors que l'on tenait bien un thème et de bonnes descriptions des scènes et de l'ambiance finales .


Finalement ce qui vient asourdir la jubilation, c'est en quelque sorte l'idéologie, ou l'anti-idéologie c'est selon, ou encore cette idée que, si le narrateur s'est détaché du monde au point d'être indifférent à sa fin imminente,l'auteur, lui, ne l'est pas, et d'autant que l'auteur, qui bien entendu parfois peut apparaître entre deux lignes d'un texte, cet auteur donc se redouble par un auteur connu sur ILV, et reconnu par ses lecteurs.


En fin de compte la fin du monde n'a pas eu lieu, parce que l'auteur, lui, n'a pas disparu, ou n'a pas su s'effacer devant l'idée qui est venue le visiter, dans un monde gris reconnaissable, duquel on devine qu'il voudrait y mettre fin, en écrivant cette nouvelle.

Sonia Traumsen

 

Droit de réponse :

 


 

Je suis désolé d'avoir ainsi déçu une frange importante de lecteurs par ce texte somme toute intimiste.

 


 

Je dois seulement leur répondre que l'homme est habituellement seul, confronté à sa propre fin. Que pour chaque homme, le plus important au monde, c'est lui. Le détachement que j'ai vis-à-vis de la mort que je n'ai pas choisi d'ignorer réside justement dans son caractère inéluctable. Elle viendra bien assez tôt, alors carpe diem. Ce n'est pas une adversaire qu'on peut éviter. On peut juste ne pas aller la taquiner.

 


 

La fin du monde est bien pire que la mort, car elle tue l'héritage et la trace que tout homme souhaite laisser de son passage. Tout devient alors vain, ses actes comme des millions d'actes qui ont façonné la société d'aujourd'hui. Tout va disparaître à jamais, y compris l'univers.

 


 

Il restait donc à donner de la véracité à cette disparition par justement l'intimité d'un homme à un certain moment : celle du narrateur, qui parvenait tout de même à transmettre son message via ILV, puisque c'est là que les lecteurs d'ILV peuvent découvrir ce texte. Un héritage de bien peu d'importance, voire encombrant, puisque...

 


 

A ce moment-là, les private joke devenaient possibles à condition d'illustrer des types d'actes, qu'ils soient de générosité, de révolte, d'amour, de réflexion, ou de satisfaction de plaisirs simples finalement, mais réalisables dans ce fameux laps de temps...

 


 

Beaucoup de choses sont donc éliminées de cette « to do list », qu'il valait mieux avoir réalisée avant (c'est un des messages du texte). Il y a aussi une critique dure sur notre société actuelle anti-plaisirs pour les masses exploitées et opprimées.

 


Je/moi/auteur m'efface pourtant, à la fin, pour laisser une place au lecteur pour vivre avec frisson la fin du monde, la Sienne.

Amicalement

 



   

 

 

Par Loser ESTEBAN

 

 

je suis surpris de l'engouement que sucite cette FDM !!!
mais faut-il vraiment s'en etonner quand on connait le talent des auteurs d'ILV !!
Captivant ce texte !
merci Loser ESTEBAN



 

Par Guy  MASAVI

Je suis venu le relire, imaginant Dof devant l'auto mateur. Je me suis aperçut que je n'avais pas commenté hier, pressé de découvrir tous les FDM publiés en mon absence
Et pourtant Guy, tu m'as fait rire comme un bossu encore une fois aujourd'hui

 
   

Par Bernard Hananel

Putain de crabe... Oui !
Un bon moyen de lutte, l'humour.
Texte poignant.
Merci pour le clin d'œil.


 

Plus que 5 minutes...

Par ANCELLY

A force de se faire surprendre par la fin du monde, on va tous se retrouver fossilisés dans le continuum comme les romains de Pompéï.


                   

 

Par Den Hall

Michel Bihler :
Le délire féminin n'est pas mal non plus. On y retrouve les préoccupations du genre, agrémentées d'un humour "ravageur".
Vous ne seriez pas un peu misogyne sur les bords. Pourriez-vous préciser le désir de certaines femmes S.V.P. Je vous accorde le pluriel, mais certainement pas la généralité. Pour le texte, il est effectivement représentatif de ..... Amusant ou déprimant, je ne sais.


                       

 
                   

Par ronchon

J'aime bien l'horreur quand elle est suggérée de cette façon.

En terme de fin du monde individuelle, ma préférée s'appelle "l'homme qui voulait savoir".


                       

 

Par Michel Bihler

pré-apocalypse et humour cinglant, voilà en moins d'une minute les bases d'un texte posées avec brio !!!
merci Michel Bihler


                   

 

Par Hélène

Mince alors ! Moi j'y croyais ! Que de désillusions...


                   

 

Par Henri Lesdiguières

Putain !!! Ecrire 13500 lignes... Tout ce que j'ai commencé serait fini...

Trop beau. Et puis ça sera la fin du monde, je ne toucherai jamais mes droits d'auteur. Pas bon, ça.


Le texte ? J'ai franchement rigolé

           

 

 Par Fialyne

Inconditionnel de Fyalyne, je mets la note maximum. Je ne me débats pour le faire. C'est marrant. Ce texte prouve que les papiers sont toujours utiles car ILS FLOTTENT.
Texte à lire pour apprendre ce que pense les femmes pendant les coups durs.


                   

 

Par Hervé Léonard MARIE

Il fallait, donc en arriver là ; vivre la mort générale, disparaitre pour que HLM pond un bon texte :). J'aime beaucoup. Ce qui est chiant c'est qu'il il y aura beaucoup d'autres qui suivront. Et l'éternité c'est long ... on le dit, faut voir. Si le NÉANT se présente ennuyant comme les derniers mois littéraires, je reviendrai à mon espérance de vie d'avant la fin du monde . 


                   

 

Par ANCELLY

Superbe idée, bien mise en musique, avec, peut-être une fin qui (oui, je sais, on l'a déjà faite, celle-là)nous laisse un peu sur sa faim. Enfin, il faut bien une fin à tout. Imaginez un peu : la fin de la FDM !


               

 

Par Dinah

Et un délire de plus! Un ! Il est vrai que nous sommes quelques-uns à avoir été contaminés par la maladie qui a touché Fredleborgne. Rassurez-vous, elle n'est dangereuse que pour la qualité des textes présentés, écrits, raison oblige, dans l'urgence.


           

 

Par Hugues Goyé

Ah ! de mieux en mieux. Ce défi involontaire lancé par Fredleborgne nous donne maintenant de très bons textes. J'adore celui-ci, la chute m'a foutu le frisson. Nickel, Hugues ^^


               

 

Par Robert Christian

Tétanisant!
Bien souvent, les récits de fiction situés dans un univers post-apocalyptique jouent la carte de l'aventure et de l'action, ce qui est sans doute intéressant mais inexact.
J'aime ce texte car l'auteur s'est manifestement bien documenté, sa description des jours qui passent est crédible, et l'on ressent bien l'évolution psychologique du personnage.
Bravo!


               

 

Par Christian Epalle

Trop drôle : j'avais rédigé le commentaire dans ma tête avant d'être arrivé à la fin du texte :  "Et elle est alimentée comment, depuis plusieurs milliers d'années, la prise sur laquelle il se branche ? "


               

 

 

Par Hervé Léonard MARIE

Par Céru

superbe!!! En plus écrit par une femme!!! pas n'importe laquelle, bon, daccord!
je me suis régalée!!! original, drôle tout quoi!!!!!


           

 

Par Alain Tchungui

  original... on ne me l'avait encore jamais faite celle-là, heureusement que je ne suis pas misonéiste...            

 


 

 

Par syhemalik

Une œuvre puissante que je reviens lire avec le même émerveillement de ma première lecture ...


           

 

Par Jean-Baptiste Messier  

Très belle chute :)
Comme quoi, la FdM c'est cyclique.


 
               
 

Par ALAIN MONCK

Une fin du monde sous forme de conte fantastique.


           

 

Par Angèle R.

Du très grand art. Je me demande toutefois quel effet ce texte pourrait faire à quelqu'un qui n'aurait pas lu les autres FDM... En tous cas, bravissimo !  


 

FinS du monde

Par Hervé Léonard MARIE


                                                       
Par Thierry MULOT
                                           
Par quentin saint roman

 

Musique DOGMAZIC

           

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